Le Logis de Brégion

 

Quelques éléments d'histoire ! Nous serons heureux de vous en conter davantage lors de votre venue !

 

   Le relief de la vallée de la Sèvre après Sepvret est assez abrupte. Cela a permis la création d’un lieu fort (berg dans les langues indo-européennes signifie un lieu élevé, montagne ou forteresse qui l’utilise).

 

   Le logis que nous connaissons n’est plus un ouvrage de défense. Une trace subsiste cependant à l’étage de la façade nord. Trois corbeaux sont probablement les supports d’une bretèche (petit ouvrage en saillie qui permettait de faire tomber sur les assaillants des objets lourds ou des liquides brulants). À la verticale, on peut voir les traces d’une porte, maintenant murée, que l’ouvrage devait protéger. Dans ce qui fut la chapelle, existe une archère qui permettait de tirer l’arbalète sur d’éventuels ennemis.

 

Une correspondance du fermier général évoque la nécessité de réparer les tours d’angle. Elles flanquent  probablement les entrées de la cour intérieure. Il est impossible de savoir si elles eurent une fonction militaire et si elles ne sont là que pour attester et préserver un droit nobiliaire.

 

Le premier propriétaire connu, dans la seconde moitié du XVIe siècle, est François Bellucheau, petit aristocrate mellois. Son fils, Gabriel Bellucheau, meurt apparemment sans descendance et Brégion est attribué, en 1650, par adjudication au siège royal de St Maixent,  à Suzanne de Baudéan.

 
   

Il s’agit là d’une noblesse plus relevée, Suzanne est fille du gouverneur de Niort, seigneur de nombreuses terres de la région. En outre, sa mère est Françoise Tiraqueau, fille d’un célèbre juriste de Fontenay-le-Comte. C’est une famille présente et à la cour et à la ville : Françoise fréquente les salons littéraires parisiens et Suzanne  est fille d’honneur de la reine Anne d’Autriche.

 

 

 

Elle épouse en 1651 Philippe, duc de Navailles, dont la carrière militaire sera assez importante pour qu’il devienne maréchal de France.

Ce qui n’empêche pas que Brégion soit repris à la duchesse, en 1653, par un parent  des Bellucheau qui fait jouer une disposition de la Coutume du Poitou, le retrait lignagier  permettant  le retour d’un bien dans le patrimoine de la famille duquel il a été retiré.

 

En 1659, le domaine de Brégion est racheté par la marquise de Laval-Lezay, demi-sœur de la duchesse.

 

La marquise de Laval-Lezay fut une grande maitresse d’ouvrage.

 

On lui doit d’importantes réparations, de belles cheminées dont l’une porte la date de 1669. Mais, surtout, un aménagement intérieur novateur. En effet, les couloirs, qui consacrent l’intimité, étaient jusqu’alors inconnus et ils ne se généraliseront, dans les demeures aristocratiques, que pendant le XVIIIe siècle. (Pour les demeures populaires, au XXe siècle…) Jusqu’alors on passe d’une pièce à l’autre par des portes pratiquées dans les murs séparatifs. C’est une importante étape dans l’histoire des mentalités et le développement de l’individualisme. Elle fonde également une chapelle dont il ne reste qu’une baie caractéristique de l’architecture du XVIIe siècle.

 

 Les fenêtres à meneaux, quant à elles, étaient peut-être présentes dans l’état antérieur du bâtiment car ce mode d’ouverture se poursuit depuis le Moyen-âge.

 

Suzanne de Baudéan retrouve la propriété de Brégion à la mort de la marquise de Laval-Lezay.

 

Les Navailles sont propriétaires de nombreux domaines. En Béarn, berceau de la famille, mais aussi en Angoumois et en Berri. Dans ces trois pays, ils possèdent d’importants châteaux. Mais surtout ils résident principalement à Versailles et, après disgrâce, à Paris.


Ces propriétaires n’ont jamais résidé à Brégion. Le logis est attribué à leur fermier général. En effet, ces immenses biens fonciers nécessitaient d’être administrés et cela ne convenait pas avec les activités politiques ou militaires du duc et de la duchesse.

Ils confiaient cette tâche à des fermiers généraux .

 

Le Logis de Brégion est le logement du fermier général pour une collection de terres importante qui ne représente qu’une infime portion de l’ensemble des biens fonciers des Navailles.Il est aussi le logement de toutes les familles qui ont habité et travaillé sur les terres du domaine.

 

Elle passe ensuite à une de ses filles qui la transmet à son fils, Charles d’Orléans-Rothelin, ami de Voltaire, docteur en Sorbonne et membre de l’Académie Française  et de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres.  Â sa mort, son frère Alexandre recueille le bien qu’il transmet à sa fille.

 

 Lors de la révolution, Brégion est placé sous séquestre mais n’est pas vendu et, en l’an X (1801-1802), Marie Henriette d’Orléans recouvre ses biens. Elle vend Brégion presque aussitôt.

 

La famille de Montjou achète en 1816.

D’après un inventaire de visite de 1820 ... Cette chambre a été réservée par Mr De Montjou ainsi que celle qui est la plus prés de la mare ...(actuel gite rural !)

 

Le domaine et le logis deviennent ensuite propriétés des agriculteurs qui en exploitent les terres.